mercredi, février 21, 2007

Élections à venir





Les élections se suivent mais ne se ressemblent pas. Les sondages se contredisent, Charest stagne, Boisclair recule et tente de faire carburer son respirateur artificiel en tentant de raviver des passions perdues et... l'ADQ remonte!


Charest a définitivement un bilan très lourd à défendre. Depuis 2003, les promesses non-tenues, les grèves, les baisses d'impôt qui ne sont jamais venues, les scandales, bref, le cocktail parfait de l'insatisfaction populaire. Toutefois, le Parti libéral dispose d'un budget de campagne élevé, mais aussi de bons stratèges politiques. En effet, ce n'est pas par opportunisme que Philippe Couillard, un des seuls ministres ayant une cote de popularité satisfaisante se présente dans la région de Québec. L'idée est de créer un momentum permettant de sauver quelques comtés de la capitale qui sont menacés. Bref, ce n'est pas un hasard si c'est à ce moment que Charest a décidé de déclencher les élections. Un adversaire est en décrépitude et l'autre reprend du bon. Diviser pour mieux régner. Charest pourrait très bien s'en sortir.


Boisclair a démontré hors de tout doute qu'il n'a pas été à la hauteur des attentes. En effet, il a créé la division au sein de son caucus, beaucoup de député, jeunes comme vieux, ont pris leurs cliques et leurs claques, le monde syndical n'est plus aussi enthousiaste à l'égard du PQ qu'il l'a traditionnellement été, on spécule sur un retour de Bernard Landry ou de Pauline Marois, bref, rien ne va plus. La chicane est pognée! C'est au point où le grand frère du club école d'Ottawa, Gilles Duceppe, doive intervenir. Bref, le PQ commence la campagne électorale à reculons.


Reste maintenant l'ADQ. Depuis 4 ans, les médias se sont acharnés contre le parti de Mario Dumont, prédisant la mort du mouvement, annonçant la faillite prochaine, mais rien n'y fit. Bref, depuis l'automne, nous avons eu un chef qui a démontré son expérience et qu'il a appris de ses erreurs. Il a initié plusieurs débats et pris rapidement position, notamment sur le dossier des accommodements raisonnables, alors même que Boisclair a été invisible. Depuis six mois, le chef de l'opposition, ce fut Mario Dumont. D'ailleurs, les libéraux ne s'attaquent plus aux péquistes, mais bien aux adéquistes! Les idées du parti ont fait du chemin (au point où les deux autres partis s'inspirent du programme de l'ADQ). Une victoire en vue? Des gains, certainement, mais la victoire, je ne crois pas.


Je me garderai de lire dans ma boule de cristal. La raison est bien simple: ce sont les médias qui décident des élections. Prenons quelques exemples: en 2003, Charest a bizarrement été proclamé vainqueur du débat des chefs, même s'il n'a fait que "gueuler" et sans amener aucune idée nouvelle. D'ailleurs, la trouvaille de l'affaire Parizeau, laquelle les faits restent encore nébuleux aujourd'hui, a pris des proportions démesurées et a favorisé l'élection du Parti libéral du Québec. Pendant ce temps, Radio-Canada diffusait un temps d'antenne inéquitable entre les partis, en défaveur de l'ADQ (d'ailleurs, l'ombudsman de Radio-Canada a donné raison à l'ADQ) et, au travers des médias, les monteurs de bulletins de nouvelles avaient comme instruction de ne mettre que des images défavorables ou négatives de Mario Dumont (et s'ils n'en avaient pas, il fallait chercher dans les archives). L'élection de 2003 n'est pas un cas isolé. Pensons à l'élection fédérale de 2006 qui donna la victoire à Stephen Harper (ce cas fut d'ailleurs couvert par Infoman) où les images que l'on voyait de Paul Martin étaient négatives, comparativement à celles de Stephen Harper. Et sur la scène municipale, Andrée Boucher a gagné avec des appuis médiatiques sans précédent (comme celui d'André Arthur!!!). Ces mêmes médias ont d'ailleurs soulevé une fausse histoire de liens à l'encontre de Marc Bellemare avec Vincent Lacroix et les administrateurs de Norbourg. Tout ça pour vous dire qu'il faudra surveiller vers qui les médias vont jeter leur dévolu, surtout à partir du débat des chefs. À moins que, pour la première fois, les électeurs ne se feront plus dicter leur vote par les médias, mais bien avec leur tête.