dimanche, juin 24, 2007

L'argent des autres


J’ai été récemment estomaqué de voir le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) passer à une offensive contre le secteur privé! En effet, sur des panneaux le long de l’autoroute, on peut y lire : « PPP, arrêtez ça! Les employés municipaux sont là pour vous. Le PRIVÉ est là pour qui? ».

Alors voilà, le SCFP part en croisade contre le secteur privé. Ce qui me surprend en premier, c’est de voir que ces gens ne livrent pas d’arguments, ils livrent un slogan. En effet, de dire que les employés municipaux sont là pour vous, en voyant combien sont grassement payés à rien faire certains cols bleus ou des chauffeurs d’autobus, une telle affirmation a une drôle de saveur. Mais de sous-entendre que le privé, contrairement au public, n’est pas là pour nous, il y a vraiment de quoi tomber en bas de sa chaise.

C’est vrai que toute entreprise privée est, en soit, là pour faire de l’argent. En fait, c’est une lapalissade qu’une entreprise qui ne fait pas d’argent va fermer. Mais où est le mal là-dedans? Vous saviez que, selon les statistiques, la majorité des Québécois travaillent dans une entreprise privée (ce qui inclut les travailleurs autonomes)? D’ailleurs, pour les syndicats du secteur privé, ils ont plus de chance de faire de l’argent dans une entreprise rentable que dans une entreprise en faillite. Dans le cas contraire, pourquoi s’acharner à rentrer chez Wal Mart ou McDonald? De toute façon, je suis de ceux qui croient qu’il y a trop de salariés dans le secteur public au Québec. Prenons le cas du Ministère de l’éducation. Au Québec, ils sont plus de 3000 à travailler comme fonctionnaires. Au Danemark, pour une population semblable et des besoins semblables, ils sont 300… Il y a de quoi réfléchir, il me semble! Mais on s’éloigne du sujet.

Bref, à voir le SCFP utiliser un slogan aussi vide de sens, il est essentiel de remettre des pendules à l’heure. Les municipalités ne sont pas riches, et ont des budgets limités. Une municipalité, comme n’importe quelle entreprise privée, a tout avantage de rentrer dans ses budgets, c’est un minimum duquel on peut légitimement s’attendre. Si elle peut réduire ses coûts, tout le monde est gagnant (on parle d’argent du contribuable, quand même!). Si la municipalité a des employés qui ne font pas l’affaire et qui coûtent cher (c’est souvent le cas!), rien ne devrait l’empêcher de corriger la situation et offrir une qualité de service (mais en disant cela, je viens de provoquer la colère des mouvements syndicaux). En résumé, si une municipalité peut confier une partie de ses services à une entreprise, que ça lui coûte moins cher et que les standards de qualités sont rencontrés, alors pourquoi s’en priver? Le cas contraire, si l’entreprise ne fait pas l’affaire, on ne renouvelle pas le contrat et on confie à une autre entreprise. Rien de sorcier là-dedans! C’est comme quand vous allez au restaurant, si ça vous coûte cher, que le service était pourri et que votre repas était mauvais, vous irez manger ailleurs la prochaine fois! C’est donc tout à l’avantage d’une entreprise privée que d’offrir des services de qualité à prix avantageux. Aucune entreprise n’existe pour faire faillite. Dans l’autre cas, si les employés publics font l’affaire et ne coûtent pas trop cher, la municipalité va les garder, il n’y a pas de doute. Alors pourquoi une telle campagne de peur? Tant qu’à moi, les seuls qui devraient avoir peur, ce sont les employés incompétents.

Mais ce qui me frappe le plus, c’est que cette belle campagne de propagande est payée par l’argent du contribuable. Le SCFP étant un syndicat d’employés du secteur public, les salariés sont rémunérés à même vos impôts, et par A + B, les cotisations syndicales sont également payées via vos taxes et vos impôts. Ainsi, le syndicat fait une propagande aux frais du contribuable pour inciter les municipalités à débourser encore plus d’argent public??? Il y a là un non sens évident!

Comme le disait Réjean Breton, les « syndicaleux » devraient arrêter de penser que tout leur est dû! Non, nous ne sommes plus redevables aux syndicats, bien au contraire! Leurs abus ont mis des entreprises en faillite, ont surendetté le Québec, ont instauré des pratiques syndicales douteuses, ont fait la promotion de l’incompétence mais ils ont encore la mentalité de 1870 où l’entreprise privée est vue comme le grand méchant loup. Les syndicats du secteur public ne sont pas là pour « nous », ils ne sont que des parasites des deniers du contribuable au profit de ses membres et la qualité des services offerts est bien le dernier de leur soucis.